Les Alternatives Catholiques

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Les Altercathos à Rome (1) Mais que fait la diplomatie vaticane ?

Du 21 au 24 juin 2015, les Alternatives Catholiques étaient à Rome avec un groupe présidé par Monseigneur Rey, dans l’objectif de découvrir les Dicastères romains, de rencontrer des cardinaux et d’adopter un autre regard sur le monde, vu depuis Rome. Organisé par l’Observatoire Socio-Politique du Diocèse de Fréjus-Toulon, le voyage réunit des élus locaux, députés, jeunes engagés en politique, journalistes et ecclésiastiques. La première journée de ce séjour romain a permis la rencontre du cardinal Mamberti, Préfet du Tribunal suprême de la Signature apostolique, du cardinal Tauran, Président du Conseil pontifical pour le dialogue inter-religieux et de la Communauté Saint-Egidio.

Au gré de ces rencontres, la richesse de la diplomatie vaticane est ressortie de manière flagrante. S’adressant à la fois au baptisé et au citoyen, l’Église est, par essence, diplomatique. Tantôt elle joue de son indépendance avec les États, tantôt elle joue de son imbrication avec eux.

L’Église s’administre à l’intérieur même des États : c’est ce qu’a pu montrer en premier lieu l’exposé de Monseigneur Mamberti, nommé en 2014 à la Signature Apostolique. Derrière ce nom d’institution étrange se cachent des fonctions administratives et juridictionnelles. D’un côté, la Signature, sorte de Conseil d’État, rend des décisions de justice fondamentales quant à l’administration de l’Église, de l’autre, elle constitue une Cour d’Appel supérieure pour les affaires concernant les baptisés et la vie de l’Église, comme les questions matrimoniales. En cela, l’Église revendique une gestion indépendante de ses affaires.

Enracinée dans l’Histoire et la vie des peuples, l’Église transcende l’existence même des États. De ce fait, elle peut permettre un dialogue entre responsables politiques ou chefs d’États. C’est ce qu’a pu montrer l’action de la Communauté Saint-Egidio auprès des responsables politiques ivoiriens ou celle, plus connue, des papes dans les relations entre Washington et Cuba. Les nonces apostoliques – sortes d’ambassadeurs du Vatican répartis dans une centaine pays – ajoutés au réseau des paroisses et congrégations, apportent à l’Église une remarquable vue d’ensemble des crises et relations internationales ou locales.

L’Église se substitue aussi parfois aux États pour répondre aux besoins fondamentaux non satisfaits au sein de nos sociétés humaines. Elle rappelle alors l’État à ses obligations et pallie ses insuffisances, comme le montrent les missions de la Communauté Saint-Egidio pour l’alphabétisation et l’intégration des Roms et migrants en Italie. Dès lors, l’Église se mêle bien de politique et se trouve dans la nécessité de dialoguer et négocier avec l’institution étatique. Elle en est l’interlocuteur privilégié en tant que mode d’organisation concurrent de la vie sociale.

Quelle est la position de l’Église en matière de diplomatie ? Est-elle constitutive des États ou est-elle indépendante ? L’Église est du monde, et elle n’est pas du monde : réponse de diplomate.

Marie-Hélène
Marie-Hélène, membre des Alternatives Catholiques.

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